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Syrie: dans les ruines du camp de réfugiés de Yarmouk, des familles tentent de survivre
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Après 13 ans de guerre, la Syrie a aujourd'hui besoin d'aide humanitaire d'urgence. La Croix-Rouge a annoncé avoir besoin de 139 millions d'euros pour venir en aide à cinq millions de personnes. Certaines zones du pays sont également en ruines. C'est le cas du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk. Cette banlieue de Damas a été le théâtre d'affrontements du régime avec des groupes rebelles puis avec le groupe État islamique, avant d'être entièrement rasé.
De nos envoyés spéciaux à Yarmouk,
Dans le camp de Yarmouk, pas un immeuble n'est intact. Sur un amoncellement de gravats, Hani Hassan dirige la reconstruction d'une maison. Il commente :
« Sur cette rue, avant, il y avait des agences d'assurances automobiles ! C'était très civilisé, mais en 2011 avec la révolution, tout a changé ! Le camp a été coupé du reste du monde par le régime. Les gens avaient faim, certains sont morts. Quand les forces rebelles sont parties de Yarmouk, le régime a forcé tout le monde à partir pour dix jours. L'aviation russe a frappé chaque bâtiment. Il ne reste pas un seul immeuble intact. »
Comme presque tous ses anciens voisins, Hani Hassan est descendant de Palestiniens qui ont fui ou ont été expulsés lors de la création de l'État d'Israël en 1948 :
« Je suis né en Syrie, mais je suis palestinien. Je n'ai pas de passeport. Je ne peux pas voyager. Ma sœur est en Jordanie, je ne peux pas la voir. J'ai trois frères et sœurs à Gaza. Tout le monde déteste les Palestiniens. On nous a massacré en Jordanie, au Liban, ici ! Les peuples arabes disent s'intéresser à notre sort, mais c'est faux, personne ne veut de nous dans son pays. Je vous le dis, nous sommes l'épine dans le pied du monde entier. »
À lire aussiSyrie: malgré l'urgence humanitaire les combats continuent au sud de Damas
Un espoir de reconstruction pour un retour des populations
Dans une rue étroite aux immeubles sans façade, une jeune femme pousse la porte en métal d'un rez-de-chaussée. Les étages supérieurs ne sont plus que des pans de murs entassés. Dans la petite pièce isolée du froid et de la lumière, c'est la grand-mère Safane qui commande :
« Nous habitions déjà ici avant la guerre avec mes quatre enfants. Moi, j'habitais au rez-de-chaussée et mes enfants dans les étages. Mais tout ce qui est au-dessus de notre tête a été détruit. Je suis revenue il y a deux ans, ma maison avait été brulée. Regardez le plafond, les murs ! Alors, nous reconstruisons tout petit à petit. Mais je préfère être ici. Ma maison, c'est ma dignité. »
La jeune fille qui nous a ouvert la porte s'est assise discrètement dans la pénombre. Elle confie : « J'aimerais être psychologue pour aider les enfants d'ici. Ils souffrent énormément. Quand je suis arrivée ici, j'avais très peur. J'étais seule dans ce quartier, il n'y avait personne dans les rues. Et puis, finalement, d'autres familles sont revenues avec des filles de mon âge. On va ensemble au collège et j'ai accepté la réalité : je vais vivre ici. »
Avec la chute du régime, les habitants du camp de Yarmouk espèrent bientôt recevoir de l'aide financière afin de les aider à reconstruire et d'encourager leurs voisins à revenir.
59 bölüm
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Après 13 ans de guerre, la Syrie a aujourd'hui besoin d'aide humanitaire d'urgence. La Croix-Rouge a annoncé avoir besoin de 139 millions d'euros pour venir en aide à cinq millions de personnes. Certaines zones du pays sont également en ruines. C'est le cas du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk. Cette banlieue de Damas a été le théâtre d'affrontements du régime avec des groupes rebelles puis avec le groupe État islamique, avant d'être entièrement rasé.
De nos envoyés spéciaux à Yarmouk,
Dans le camp de Yarmouk, pas un immeuble n'est intact. Sur un amoncellement de gravats, Hani Hassan dirige la reconstruction d'une maison. Il commente :
« Sur cette rue, avant, il y avait des agences d'assurances automobiles ! C'était très civilisé, mais en 2011 avec la révolution, tout a changé ! Le camp a été coupé du reste du monde par le régime. Les gens avaient faim, certains sont morts. Quand les forces rebelles sont parties de Yarmouk, le régime a forcé tout le monde à partir pour dix jours. L'aviation russe a frappé chaque bâtiment. Il ne reste pas un seul immeuble intact. »
Comme presque tous ses anciens voisins, Hani Hassan est descendant de Palestiniens qui ont fui ou ont été expulsés lors de la création de l'État d'Israël en 1948 :
« Je suis né en Syrie, mais je suis palestinien. Je n'ai pas de passeport. Je ne peux pas voyager. Ma sœur est en Jordanie, je ne peux pas la voir. J'ai trois frères et sœurs à Gaza. Tout le monde déteste les Palestiniens. On nous a massacré en Jordanie, au Liban, ici ! Les peuples arabes disent s'intéresser à notre sort, mais c'est faux, personne ne veut de nous dans son pays. Je vous le dis, nous sommes l'épine dans le pied du monde entier. »
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Dans une rue étroite aux immeubles sans façade, une jeune femme pousse la porte en métal d'un rez-de-chaussée. Les étages supérieurs ne sont plus que des pans de murs entassés. Dans la petite pièce isolée du froid et de la lumière, c'est la grand-mère Safane qui commande :
« Nous habitions déjà ici avant la guerre avec mes quatre enfants. Moi, j'habitais au rez-de-chaussée et mes enfants dans les étages. Mais tout ce qui est au-dessus de notre tête a été détruit. Je suis revenue il y a deux ans, ma maison avait été brulée. Regardez le plafond, les murs ! Alors, nous reconstruisons tout petit à petit. Mais je préfère être ici. Ma maison, c'est ma dignité. »
La jeune fille qui nous a ouvert la porte s'est assise discrètement dans la pénombre. Elle confie : « J'aimerais être psychologue pour aider les enfants d'ici. Ils souffrent énormément. Quand je suis arrivée ici, j'avais très peur. J'étais seule dans ce quartier, il n'y avait personne dans les rues. Et puis, finalement, d'autres familles sont revenues avec des filles de mon âge. On va ensemble au collège et j'ai accepté la réalité : je vais vivre ici. »
Avec la chute du régime, les habitants du camp de Yarmouk espèrent bientôt recevoir de l'aide financière afin de les aider à reconstruire et d'encourager leurs voisins à revenir.
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