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#4.17 Vivatech, les data et la réalité des entreprises africaines et européennes
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La semaine dernière à Paris, c’était la grand-messe de Publicis, Vivatech. N’étant pas fan de ces grands rassemblements où l’on s’autocongratule entre soi, j’ai pris l’avion pour le Sud. Après avoir traversé la méditerranée, puis le désert du Sahara, j’ai atterri à Lomé, au Togo, où se réunissaient les directeurs financiers et de contrôle de gestion de l’Afrique de l’Ouest. Accueillis dans les locaux de la BOAD, les participants ont bien entendu parlé d’intelligence artificielle, de données, et de comment la fonction finance en entreprise allait être impactée par ces évolutions technologiques. Avaient fait le déplacement les présidents français de la DFCG, l’association des directeurs financiers, et de l’AFDCC, celle des crédit managers. Les ponts entre les financiers français et leurs pairs d’Afrique de l’Ouest sont actifs, et devraient l’être encore plus dans les années à venir. Alors bien sûr, on a parlé de magie, de ces outils miraculeux que l’on nous promet, et de la révolution sur l’emploi qu’ils vont provoquer. Mais avec réalisme on a surtout évoqué ce qui manque à beaucoup d’entreprises africaines pour exploiter cette intelligence artificielle : des données. Dans des pays où la part de l’économie informelle est importante, collecter et conserver des données semble parfois vain. J’ai eu un échange passionnant avec le directeur financier d’un groupe de distribution. Certes, il adorerait pouvoir analyser qui achète quoi, quand, avec quoi… mais ce ne sont pas les modèles d’apprentissage qui lui font défaut, ce sont les données. Pas de remontée des lignes de tickets de caisse ; pas de carte de fidélité permettant d’identifier les clients. Il manque le basique. Difficile d’aller parler d’intelligence artificielle générative quand manquent la culture nécessaire à la collecte, à la valorisation et à la gouvernance de ces données. Il serait facile de pointer du doigt le retard technologique de ces pays africains. Mais c’est également la réalité de beaucoup d’entreprises françaises. En ce moment même, je travaille avec un industriel dans le domaine de la papeterie : il envisage prochainement la mise en place, enfin, d’une gestion des données de référence ; un service social tente de mettre en place une gouvernance, et se heurte à l’absence d’architecture d’entreprise et d’ontologie des termes utilisés en interne ; et une grosse PME dans l’agro-alimentaire change enfin d’ERP et envisage son premier reporting dans un outil autre que Excel. Alors que retenir de tout cela ? Il faut bien sur des visionnaires, des rêveurs, des innovateurs et il faut un Vivatech. Mais concrètement beaucoup d’entreprises n’en sont pas là ! Elles en sont même loin. Leur faire croire qu’elles pourront bénéficier en un claquement de doigt de ces technologies magiques, ce n’est pas leur rendre service. Oui, c’est moins drôle, moins « chevere » comme dit ma fille de 17 ans, mais mettre en place une culture de la donnée, des bonnes pratiques de gouvernance, et une architecture adaptée pour collecter, conserver et par la suite analyser cette donnée, est la priorité ! Ne me parlez pas de ChatGPT tant que vous n’avez pas ces fondations. Sinon, c’est comme si vous commandiez une Ferrari, alors que vous n’avez même pas passé le permis.
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La semaine dernière à Paris, c’était la grand-messe de Publicis, Vivatech. N’étant pas fan de ces grands rassemblements où l’on s’autocongratule entre soi, j’ai pris l’avion pour le Sud. Après avoir traversé la méditerranée, puis le désert du Sahara, j’ai atterri à Lomé, au Togo, où se réunissaient les directeurs financiers et de contrôle de gestion de l’Afrique de l’Ouest. Accueillis dans les locaux de la BOAD, les participants ont bien entendu parlé d’intelligence artificielle, de données, et de comment la fonction finance en entreprise allait être impactée par ces évolutions technologiques. Avaient fait le déplacement les présidents français de la DFCG, l’association des directeurs financiers, et de l’AFDCC, celle des crédit managers. Les ponts entre les financiers français et leurs pairs d’Afrique de l’Ouest sont actifs, et devraient l’être encore plus dans les années à venir. Alors bien sûr, on a parlé de magie, de ces outils miraculeux que l’on nous promet, et de la révolution sur l’emploi qu’ils vont provoquer. Mais avec réalisme on a surtout évoqué ce qui manque à beaucoup d’entreprises africaines pour exploiter cette intelligence artificielle : des données. Dans des pays où la part de l’économie informelle est importante, collecter et conserver des données semble parfois vain. J’ai eu un échange passionnant avec le directeur financier d’un groupe de distribution. Certes, il adorerait pouvoir analyser qui achète quoi, quand, avec quoi… mais ce ne sont pas les modèles d’apprentissage qui lui font défaut, ce sont les données. Pas de remontée des lignes de tickets de caisse ; pas de carte de fidélité permettant d’identifier les clients. Il manque le basique. Difficile d’aller parler d’intelligence artificielle générative quand manquent la culture nécessaire à la collecte, à la valorisation et à la gouvernance de ces données. Il serait facile de pointer du doigt le retard technologique de ces pays africains. Mais c’est également la réalité de beaucoup d’entreprises françaises. En ce moment même, je travaille avec un industriel dans le domaine de la papeterie : il envisage prochainement la mise en place, enfin, d’une gestion des données de référence ; un service social tente de mettre en place une gouvernance, et se heurte à l’absence d’architecture d’entreprise et d’ontologie des termes utilisés en interne ; et une grosse PME dans l’agro-alimentaire change enfin d’ERP et envisage son premier reporting dans un outil autre que Excel. Alors que retenir de tout cela ? Il faut bien sur des visionnaires, des rêveurs, des innovateurs et il faut un Vivatech. Mais concrètement beaucoup d’entreprises n’en sont pas là ! Elles en sont même loin. Leur faire croire qu’elles pourront bénéficier en un claquement de doigt de ces technologies magiques, ce n’est pas leur rendre service. Oui, c’est moins drôle, moins « chevere » comme dit ma fille de 17 ans, mais mettre en place une culture de la donnée, des bonnes pratiques de gouvernance, et une architecture adaptée pour collecter, conserver et par la suite analyser cette donnée, est la priorité ! Ne me parlez pas de ChatGPT tant que vous n’avez pas ces fondations. Sinon, c’est comme si vous commandiez une Ferrari, alors que vous n’avez même pas passé le permis.
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