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Tunisie: la transformation écologique de l’algue rouge prospère dans la lagune de Bizerte
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Dans la lagune marine de Bizerte, au nord-ouest de la Tunisie, une entreprise franco-tunisienne cultive et transforme l’algue rouge en gélatine alimentaire végétale. Fruit d’investissements français et koweïtiens, le projet a mis trente ans à voir le jour, le temps de faire les études d’impact environnemental. Aujourd’hui, Selt Marine est en pleine expansion : 8 millions d’euros seront investis dans les deux prochaines années pour augmenter la production en Tunisie et ailleurs en Afrique.
De notre correspondante à Tunis,
Ce n’est pas le bruit des vagues qui résonne dans le cabanon face à la lagune de Bizerte, en Tunisie, mais les mains des femmes qui lavent minutieusement des algues dans de grands bacs d’eau. « Je nettoie, je lave bien et ensuite les algues sont séchées. Une fois que c’est fait, les pêcheurs nous rapportent un nouveau stock de la mer et on répète le processus », détaille Mongia Thabet, 55 ans, qui exécute cette opération au quotidien depuis près de sept ans.
Séchées au soleil tunisien
Les algues sèchent au soleil sur de grandes tables et c’est ainsi qu’elles deviennent blanches. Un processus artisanal qui distingue cette production d’autres productions dans le monde. « La plupart de nos concurrents, pour ne pas dire tous, le font avec du peroxyde, donc des agents chimiques. Depuis le départ de la création de la société, nous, on blanchit avec le soleil tunisien, explique Mounir Boulkout, le fondateur de l’entreprise Selt Marine. Et cette blancheur est une marque de qualité pour nos clients. »
À écouter dans C'est pas du ventLe boom prometteur des algues
Émulsifiant ou gélatine végétale
Sur une superficie de 80 hectares de concession marine, Selt Marine cultive et transforme l’algue rouge en n’utilisant aucun produit chimique. Dans la mer, la reproduction de l’algue est contrôlée grâce à des tubes et des cordages où poussent les algues, récupérées ensuite par les pêcheurs, sans perte. Près de 10 000 tonnes d’algues rouges sont ainsi cultivées par an.
Le produit fini est vendu aux grands groupes industriels qui s’en servent comme émulsifiant ou gélatine alimentaire. « Boulkout, en arabe, veut dire "celui qui donne à manger" donc j’ai un peu une obligation !, plaisante Mounir Boulkout. Dans la plupart des produits transformés, vous avez des ingrédients, des additifs, qui ne sont pas toujours très sains, pas toujours d’origine végétale. Nous fabriquons un produit d’origine végétale avec un processus et des vertus écologiques. »
Biodiversité recréée
Car la production d’algues recrée de la biodiversité marine et attire de nouveau les poissons et les crustacés dans une région victime de surpêche et du réchauffement climatique. « Quand je suis arrivé en 1995, on ramassait et on trouvait énormément d’algues en juillet-août, se souvient le patron de Selt Marine. Ce n’est plus le cas. Il n’y a plus rien parce qu’il y a à peu près trois quatre ans, la Méditerranée a pris 5 degrés pendant l’été. »
L’entreprise travaille donc principalement d’octobre à juin pour s’adapter et exploite aussi des concessions au Mozambique et à Zanzibar.
À lire aussiEn Tunisie, la colère des pêcheurs et des transporteurs
316 bölüm
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Dans la lagune marine de Bizerte, au nord-ouest de la Tunisie, une entreprise franco-tunisienne cultive et transforme l’algue rouge en gélatine alimentaire végétale. Fruit d’investissements français et koweïtiens, le projet a mis trente ans à voir le jour, le temps de faire les études d’impact environnemental. Aujourd’hui, Selt Marine est en pleine expansion : 8 millions d’euros seront investis dans les deux prochaines années pour augmenter la production en Tunisie et ailleurs en Afrique.
De notre correspondante à Tunis,
Ce n’est pas le bruit des vagues qui résonne dans le cabanon face à la lagune de Bizerte, en Tunisie, mais les mains des femmes qui lavent minutieusement des algues dans de grands bacs d’eau. « Je nettoie, je lave bien et ensuite les algues sont séchées. Une fois que c’est fait, les pêcheurs nous rapportent un nouveau stock de la mer et on répète le processus », détaille Mongia Thabet, 55 ans, qui exécute cette opération au quotidien depuis près de sept ans.
Séchées au soleil tunisien
Les algues sèchent au soleil sur de grandes tables et c’est ainsi qu’elles deviennent blanches. Un processus artisanal qui distingue cette production d’autres productions dans le monde. « La plupart de nos concurrents, pour ne pas dire tous, le font avec du peroxyde, donc des agents chimiques. Depuis le départ de la création de la société, nous, on blanchit avec le soleil tunisien, explique Mounir Boulkout, le fondateur de l’entreprise Selt Marine. Et cette blancheur est une marque de qualité pour nos clients. »
À écouter dans C'est pas du ventLe boom prometteur des algues
Émulsifiant ou gélatine végétale
Sur une superficie de 80 hectares de concession marine, Selt Marine cultive et transforme l’algue rouge en n’utilisant aucun produit chimique. Dans la mer, la reproduction de l’algue est contrôlée grâce à des tubes et des cordages où poussent les algues, récupérées ensuite par les pêcheurs, sans perte. Près de 10 000 tonnes d’algues rouges sont ainsi cultivées par an.
Le produit fini est vendu aux grands groupes industriels qui s’en servent comme émulsifiant ou gélatine alimentaire. « Boulkout, en arabe, veut dire "celui qui donne à manger" donc j’ai un peu une obligation !, plaisante Mounir Boulkout. Dans la plupart des produits transformés, vous avez des ingrédients, des additifs, qui ne sont pas toujours très sains, pas toujours d’origine végétale. Nous fabriquons un produit d’origine végétale avec un processus et des vertus écologiques. »
Biodiversité recréée
Car la production d’algues recrée de la biodiversité marine et attire de nouveau les poissons et les crustacés dans une région victime de surpêche et du réchauffement climatique. « Quand je suis arrivé en 1995, on ramassait et on trouvait énormément d’algues en juillet-août, se souvient le patron de Selt Marine. Ce n’est plus le cas. Il n’y a plus rien parce qu’il y a à peu près trois quatre ans, la Méditerranée a pris 5 degrés pendant l’été. »
L’entreprise travaille donc principalement d’octobre à juin pour s’adapter et exploite aussi des concessions au Mozambique et à Zanzibar.
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